En 1910, les principes de la stéréoscopie étaient déjà bien compris. Pour enregistrer le relief, on doit prendre deux clichés d’une même scène depuis deux points de vue correspondants aux deux yeux d’une personne. Des appareils photos à deux objectifs existaient déjà. Ils permettaient de fixer les deux vues sur une même carte postale.
De nombreux dispositifs optiques permettent d’observer la carte postale créé par l’appareil photo, de sorte que la partie gauche ne soit visible que par l’œil gauche et la partie droite par l’ œil droit.
Pour l’exposition, nous avons voulu présenter un dispositif très simple. Celui-ci ne contient qu’un miroir et les deux images.
Comme on le voit sur le mode d’emploi du dispositif, l’œil gauche regarde directement l’image et celle-ci est donc vue comme elle a été prise. Au contraire, l’image vue par l’œil droit est réfléchie une fois dans le miroir. Elle est donc inversée selon un axe vertical.
À l’époque où les photos ont été prises, un tel dispositif n’était pas utilisé, car il nécessite de retourner une des photos. On privilégiait les appareils dans lesquels les images se réfléchissent un nombre pair de fois. Dans notre cas, les photos ont été numérisées, puis retournées à l’aide d’un logiciel avant d’être imprimées.
On a ainsi découpé la partie droite et on l’a retournée.
L’orientation du miroir central a été adaptée pour leurrer au mieux le cerveau.
En effet, les images sont présentées à courte distance des yeux. Dans cette configuration, une mise au point doit être effectuée par les deux yeux. Cette mise au point est d’autant plus importante que l’objet est proche. En même temps que la mise au point est réalisée, les yeux s’orientent pour observer au mieux le centre de l’image. La forme du triangle formé par le centre de l’image observée et les deux yeux doit être en rapport avec la mise au point pour que le cerveau accepte de superposer les deux images, ce qui nous donne une perception tridimensionnelle.
Cette tolérance sur la reconstruction d’image est un facteur physiologique. Il est important qu’on ne dépasse pas la tolérance, sans quoi le cerveau ne perçoit plus la similitude des deux images et le sujet subit alors l’impression qu’il observe une seule des deux images : celle correspondant à l’œil dominant.
Pour rendre les images sur un écran d’ordinateur, nous avons choisi un dispositif très simple, dû à Wheatstone, qui utilise 4 miroirs. L’inconvénient principal de ce montage est son encombrement. Dans la configuration retenue, il présente l’avantage d’être utilisable à la fois par des adultes et des enfants, dont les yeux ne sont pas écartés de la même manière.
Comme les écrans sont placés à un mètre de l’observateur, il est facile d’obtenir un rendu tridimensionnel pour des scènes dont les profondeurs sont très variées.
Avant de passer au montage final, nous avons réalisé un prototype en bois et carton.
Ce montage a permis de tester les images de synthèse reproduisant la prise de vue de pavillons de l’exposition depuis deux points légèrement décalés.